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Photo du rédacteurCloé Verreault

ENTRAÎNER SES PRIORITÉS



Aujourd’hui, je vais vous parler de moi, question qu’on apprenne à se connaitre un peu. J’ai grandi dans une bonne famille, qui a eu ses hauts et ses bas financiers, mais qui s’en est vraiment bien sorti, ce qui m’a permis d’apprendre assez vite la valeur de l’argent, tout en comprenant aussi l’importance de se gâter. J’ai donc apprivoisé tranquillement la vie d’adulte, jusqu’à en maitriser assez bien les notions principales. À part l’affaire de la soie dentaire là, parce que tsé… « À TOUS les jours », voyons donc !?


Du haut de mes 23 années de vie, je peux donc affirmer avoir dépensé beaucoup, souvent, pour des choses inutiles, mais aussi beaucoup pour des trucs qui en valaient la peine. Aucun regret, juste un bon équilibre entre YOLO et REER.


Mais je suis fière de pouvoir vous dire que tout récemment, j’ai remis en question mes réflexes de consommation. Rien de ça n’est surprenant, après tout, je ne crois pas être la seule à s’être fait brasser un peu par notre bonne chum COVID et à avoir dû adapter ses priorités à son nouveau rythme de vie.

Pour certains, en changeant de routine, vos habitudes vont avoir évoluer de façon positive. Je parle à toi, l’ami, qui sortait chaque semaine s’enfiler 200$ sous forme liquide dans les bars les plus populaires de Montréal, en finissant toujours en jasant dans l’grand téléphone blanc, mais qui évitait toujours l’allée des fruits et légumes du IGA, outré par le prix des avocats. Pour d’autres, le changement a eu un gout un peu plus amer. En effet, si toi, tu surfais sur tes primes d’heures supplémentaires et que la COVID est venue calmer ta vague bien vite, ton nouveau rythme de vie imposé t’a probablement mis dans le même état que ton ex, quand elle est partie avec le divan, le frigo pis ton meilleur chum.

Dans mon cas, comme dans le vôtre, vivre une catastrophe sanitaire mondiale a poussé mes priorités à faire un p’tit tour à speed wash dans laveuse. J’ai eu un petit wake-up call à propos de ma relation avec la planète, les gens, le travail, mais surtout à propos de ma relation avec moi-même.

Premièrement, j’ai revisité ma façon de voir le temps. J’ai longtemps été une partisane du « J’ai pas l’temps ». L’affaire c’est que c’est facile de ne pas avoir le temps; ça t’évite de t’investir dans des trucs qui ne te tentent pas, ou des trucs qui sont peu urgents. Ça justifie de ne pas t’entrainer quand t’es raquée d’la veille ou de manger deux steamé all-dressed extra chou au lieu de cuisiner santé. Moi, j’suis pas coach de vie, mais j’ai récemment eu un gros talk one-on-one avec ma conscience et on a conclu ensemble que si j’ai le temps d’être à jour dans les plus récentes séries Netflix et de mettre en forme le scrolling muscle de mon pouce par le biais d’Instagram, j’ai le temps de travailler mon cardio et de faire cuire mon poulet. Mais t’sé, c’est correct de prendre du temps pour soi et pour relaxer! L’important, selon moi, c’est premièrement de comprendre la différence entre attendre d’avoir du temps et apprendre à gérer son temps, et deuxièmement de ne pas se servir du « j’ai pas l’temps » pour camoufler les « j’ai pas l’gout ».

Après ce petit pep talk là avec moi-même, j’ai pris mes deux éternelles complices, Visa et MasterCard, et le cœur gros, mais remplis de fierté, je les admises en désintox. J’vous explique. Cloé, la jeune étudiante fringante, serveuse à temps partiel, qui allait au gym et qui buvait trop de Chaï latté au Second Cup, avait l’habitude de consommer activement des leggings Lululemon et des pad sew pour emporter. Des dépenses frivoles justifiées par mon rythme de vie et financées par mon salaire de barmaid. Mais les hauts et les bas émotionnels de la période qu’on est en train de vivre et qui est, on va se le dire, aussi agréable que la dernière tempête de neige qui arrive quand t’as déjà remis tes pneus d’été, a tout de même eu l’avantage de remettre en perspective la valeur que j’accorde aux trucs de la vie quotidienne.


Alors, pour la première fois depuis longtemps, je me suis acheté des leggings d’une marque que je ne connais pas. Des leggings moins chers, d’une aussi bonne qualité et qui m’ont permis d’aussi m’acheter des poids libres et des élastiques d’entrainement pour la maison. Bon, j’irai pas jusqu’à dire que j’suis rendue le Yoda des dépenses, car je peux vous assurer que mes éternelles complices vont avoir des rechutes, mais je crois que chaque effort pour solidifier la relation qu’on a avec notre bien-être vaut la peine d’être souligné. Ou fêté avec un Chaï latté (bin quoi, une étape à la fois?!).


Toujours dans l’optique d’apprendre à se connaitre, je vais vous confier que récemment, j’ai commencé une nouvelle job, en santé mentale jeunesse au CLSC. Dans le cadre d’un atelier de soutien pour parents, on explique l’importance de bien distinguer besoins et désirs. Les besoins, c’est ce qui est nécessaire à ta santé physique et mentale, à ta survie et à ton développement. Alors que les désirs, c’est tout ce qui est entouré de chocolat! Ok, pas nécessairement là, mais c’est une belle image pour montrer que les désirs, c’est tout ce que tu veux, mais qui n’est pas essentiel. Dans mon cas, mon besoin c’est de m’entraîner. Mon désir, c’est d’le faire dans des Lululemon. T’as catch tu, la p’tite différence?


Ce que j’ai compris, c’est que tout est une question de perspective. Par exemple, c’est quoi ton ratio de chialage sur le prix des légumes à l’épicerie versus le prix d’un souper au resto? Parce que, pour ma part, j’ai souvent refusé d’acheter des framboises que je considérais trop dispendieuses, mais j’ai très rarement hésité, au resto, à agencer une assiette de calmars à 20$ à mon drink à 12$. Tout est une question de ce que tu priorises. On trouve qu’aller au cinéma, c’est ridiculement cher, mais on y va quand même et ça ne dure que 2h, alors qu’un traitement de masso pour enfin soigner ton dos, ou les souliers de course de qualité qui te seraient utiles pour la prochaine année, tu n’oseras jamais les acheter.


C’est difficile de changer nos habitudes, d’équilibrer nos désirs et de dépenser stratégiquement. Moi, mon nouveau truc, c’est de commencer par placer chacune de mes envies sur une échelle mentale s’échelonnant de désirs jusqu’à besoins. Si une dépense hypothétique se situe plus près du désir que du besoin, je tente de restreinte sa fréquence, ou au moins de ne pas la prioriser. De cette façon-là, je comprends assez vite qu’entre aller jogger pendant 1h et passer 1h à écouter la télé, c’est la première option qui bénéficiera le plus à mon bien-être et donc que je devrais choisir. Je ne me retire pas l’option d’écouter Grey’s Anatomy pour la 9ème fois, nenon. Je la classe simplement où elle se doit d’aller : un peu plus loin dans ma liste de priorités.

Comme j’ai dit, moi, j’suis pas coach de vie. Mais s’il y a une chose que j’peux vous dire, c’est qu’à partir d’aujourd’hui, quand vous me verrai dans un resto, en train de manger des calmars et boire un cocktail, vous pourrez être certains que j’ai aussi des framboises qui m’attendent à la maison.

 

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